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JULIE MURRAY

02/11/2023

19H00 | LES FILMS DE JULIE MURRAY

21H00 | Un programme de courts métrages proposé par JULIE MURRAY

Quand | When

02.11.2023 | 19h & 21h

| Where

la lumière collective
7080, rue Alexandra, #506,
Montréal [QC]

Média | Media

Numérique | 16 mm
En présence de la cinéaste

Billets | Tickets
Avec | With

 “I found I didn’t get bored spending hours and hours poring over images and sequences of images, constructing and deconstructing fleeting narratives — some taking place between a couple of frames; at times gazing at rows of images — one hardly different from the next in a sequence — and meditating on such metaphysical questions (as only the under-employed can usefully indulge in) as to just how much time one could say, while holding the strip of film between their fingers, had passed between them right there in their plastic present tense. I imagine knitters, weavers and other practitioners of the tactile arts think these things too.” – Julie Murray

JULIE MURRAY

Se basant sur une formation en peinture et en beaux-arts, Murray a réalisé plus de vingt-cinq œuvres cinématographiques et numériques qui ont été largement exposées dans des festivals internationaux, notamment le New York Film Festival, le Hong Kong International Film Festival, l’International Film Festival Rotterdam, le Centre George Pompidou (Paris), le London Film Festival et le Flaherty Film Seminar NY.
Son travail a été présenté lors de l’édition 2004 de la Whitney Biennial et ses films font partie des collections permanentes du Museum of Modern Art et du Whitney Museum of American Art.
Murray a présenté son travail à REDCAT (Los Angeles), Anthology Film Archives (NYC), Media City Film Festival ON, Pacific Film Archives CA, Los Angeles Filmforum, la Cinémathèque de San Francisco et la Cinémathèque Ontario à Toronto.
Les premiers films super 8 de Murray ont été sélectionnés pour un prix de la National Film Preservation Foundation en 2014. – Lightcone

Drawing upon a background in painting and the Fine Arts Murray has made more than twenty-five film and digital works which have exhibited widely at international festivals including the New York Film Festival, the Hong Kong International Film Festival, International Film Festival Rotterdam, Centre George Pompidou (Paris), London Film Festival and the Flaherty Film Seminar NY.
Her work was featured in the 2004 edition of the Whitney Biennial and her films are part of the permanent collections of the Museum of Modern Art and the Whitney Museum of American Art.
Murray has presented her work at REDCAT (Los Angeles), Anthology Film Archives (NYC), Media City Film Festival ON, Pacific Film Archives CA, Los Angeles Filmforum, the San Francisco Cinematheque and Cinematheque Ontario inToronto.
Murray’s early super-8 films were selected for a National Film Preservation Foundation Award in 2014. – Lightcone

LES FILMS DE JULIE MURRAY

02.11.2023 | 19h | la lumière collective | 68 mins

2003 | 16mm | silencieux | 5 mins

La mer aspire les graines dans l’océan, les fleurs se replient comme des parapluies, les pousses reculent et se cachent dans des graines qui rétrécissent. Les plantes accélèrent leur frissonnement et vacillent, puis un miroir rassemble tous les éléments autour d’elles. Les framboises blanchissent et les tomates palissent. Le père, au regard mauvais, disserte sur une fleur et soudain son sourire devient terriblement sérieux. Lors d’un rituel étrange, le père et le fils renversent soigneusement tous les pots de fleur, laissant les plantes par terre.  À la fin, au moment où le fils comprend que les fleurs lui parlent, il réalise qu’il aurait voulu que son père l’eut tué. – Lightcone

 The sea sucks the seed back into the ocean, the flowers fold like umbrellas, shoots recoil into hiding, in seeds that shrink. The plants accelerate their tremble and wobble and glass unbreaks all around them. Strawberries blanch and tomatoes grow pale. The father, leering, holds forth a flower and suddenly his smile fades to awful seriousness. In an odd concentrated ritual the father and son carefully tip over all the flower pots, laying the plants to rest and it is in this end, around the time he figures the flowers are talking to him, that the son wishes his father had killed him. – Lightcone

2003 | 16mm | sonore | 14 mins

Deliquium tisse en un ciné-poème des images trouvées et des images originales. Idées et images font émerger des connections métaphysiques au sein d’un paysage imaginaire de causalités absurdes. – Lightcone

Deliquium weaves found footage material along with some camera original footage into a cine-poem. Its images and ideas form metaphysical connections in an imaginary landscape of absurd cause and effect. – Lightcone

2013 | S-8 in-camera edit | silencieux | 2 mins 40 secs

La prompte lumière du soleil couchant  et la lutte pour déraciner un arbuste sont filmées  et montées à même  la caméra. – Lightcone

An in-camera edit recording the struggle of uprooting of a shrub and the fast light of the evening sun. – Lightcone

2016 | 16mm | silencieux | 12 mins

Le labeur de la lumière et du corps au sein d’une maison de l’Irlande rurale ainsi qu’au cercle de pierre de Drombeg. – Lightcone

The toil of light and limb at a house in rural Ireland and at Drombeg stone circle. – Lightcone

 2016 | numérique | sonore | 13 mins

Un duo de film et de vidéo. L’image du film est démêlée et remontée, filtrée par l’électronique de capture vidéo. Floues et fondant lentement dans un rose tendre abstrait, mais toujours reconnaissable, les figures des paysages émergent et passent comme des fantômes. – Lightcone

A duet of film and video. The 35mm format film is unwound over a lightbox ,the  image is unraveled recorded through video camera poised overhead. The discrepancy of frame rate and winding speed provokes a new reading of the narrative in the found footage as hazy images melt slowly in soft pink abstracts and freeze-frames make a chance novel photo-roman. – Lightcone

2014 | numérique | sonore | 5 mins 30 secs

FREQUENCY OBJECTS est un film en deux parties. La première combine des négatifs de photos de famille, des photogrammes et des fragments de film 35mm trouvés, dans un montage qui trouve la friction entre l’animation et le mouvement fluide des images de film. Par des arrêts et des départs imprécis, on aperçoit des fragments d’images, des figures à moitié dans le cadre et à moitié hors du cadre, des visages soudain se sont produits. Dans la deuxième partie, le motif est d’un tissu et divers objets photogrammés produisent des ombres à leur propre échelle. – Lightcone

A photogram film comprised of objects, photo negatives, and found fragments of 35mm movie film. Coherent and incoherent motion binds aunts and uncles well-travelled, their faces apparitional half in and out of the frame, to the shadows cast by scraps of fabric, leaves, springs and a few spore prints of unidentirfied mushrooms. – Lightcone

Numérique | sonore | 6 mins

Des images de found footage 35 mm sont visualisées au fur et à mesure qu’elles sont déroulées sur une boîte à lumière. Elles sont par la suite superposées numériquement. – Lightcone

Permutations on a trypdich of digitally layered video capture of found 35mm movie films as they were unwound over a lightbox. – Lightcone

2015 | 16mm | silencieux | 11 mins

Filmé à la Film Farm, en Ontario, développé dans un seau sur place. Des objets, animés et inertes ont été examinés à travers le viseur et sous un microscope, et des chèvres ont été interviewés quotidiennement. Des pensées ont été exhortées dans la lumière dans l’ordre d’apparition. – Lightcone

Scenes inscribed as they were discovered at Film Farm, Ontario where goats were interviewed daily. Night skies in Wisconsin among other microscopic worlds found kinship in this film too. A  dead wasp appearing to re-animate under the microscope was in fact an ant attempting to abduct the body. – Lightcone

Un programme de courts métrages proposé par JULIE MURRAY

02.11.2023 | 21h00  | la lumière collective | 70 mins

Keewatin Dewdney | 1967 | 16mm | 8 mins

The Maltese Cross Movement est une œuvre d’art composée de deux éléments : un film de huit minutes et un scrapbook de 24 pages contenant des collages entourés de pictogrammes. L’œuvre a été produite par A. K. Dewdney, artiste, cinéaste, poète, mathématicien et informaticien basé à London, Ontario. Le livre/film MCM est densément codifié à partir d’un rébus relativement simple. À travers ce film, Dewdney nous apprend à lire les images et utilise la croix de Malte pour remettre en question notre perception de la réalité comme un flux continu. La vie, qu’est-elle sinon un rêve ?

The Maltese Cross Movement is an artwork consisting of two components: an eight minute film and a 24-page scrapbook with collages surrounded by pictographs. The artwork was produced by A. K. Dewdney, a London, Ontario based artist / filmmaker / poet turned mathematician / computer scientist. The MCM book/film is densely codified based on a relatively simple rebus. Through the film, Dewdney teaches us how to read pictures and uses the Maltese Cross to challenge our perception of reality as a continuous stream. Life, what is it but a dream?

Sasha Pirker | 2020 | 4 mins

Dans ce bref opus, Sasha Pirker propose, dans un dispositif réflexif aussi simple qu’espiègle – on se souvient de l’éclat de rire final de l’étourdissant Livepan (FID 2014) -, un tête-à-tête. Entre la mécanique de sa caméra Bolex 16mm et la main crayonnante de Gerlind Zeilner. Cinéma, dessin. Sans dévoiler la conclusion, signalons quelques ressorts à l’œuvre, documentés ici supposément en un temps réel du film, celui qui se révélerait lui-même devant nos yeux le temps de son élaboration. Notons, d’abord, la discontinuité des temps – du film, du dessin- malgré le titre, trompeur à dessein. Le va-et-vient continue, de la surface de la pellicule ouvrant le film à celle de la feuille blanche initiale, comme du silence du 16 mm aux bruissements du crayon grattant feuille, des mouvements de l’œil mécanique au regard observant, et de la machine à la main. Décalages donc, de l’image dessinée et du film, où les deux régimes d’images s’enlacent, où on ne sait plus qui est qui, artiste et modèle, dans ce jeu de tourniquet et de miroir, où portrait et autoportrait se nouent dans un espace commun. Jeu des points de vue croisés et des corps dans l’espace du film, réunissant en dessin Sasha Pirker et Gerlind Zeilner, comme chausse trappe supplémentaire de Sasha Pirker, pour ce film à la transparence malicieuse. Et réflexion jouissive en acte sur les images et les illusions que nous leur prêtons. Real Time comme lancé d’un trait, où la technologie et le corps jouent avec les regards : de l’artiste, du modèle, de l’observateur, du spectateur.

In this short film, using a reflective/reflexive approach as simple as it’s mischievous – we remember of the final burst of laughter in the overwhelming Livepan (FID 2014) – Sasha Pirker offers a tête-à-tête between the mechanism of her Bolex 16mm camera and Gerlind Zeilner’s hand as it draws. Cinema, drawing… Without spoiling anything, we can point out some of the mechanisms at work, documented here supposedly in the real time of the film revealing itself before our eyes during as it develops. First, note the discontinuity of time – the time of the film, and that of the drawing – despite the deliberately misleading title. The endless back-and-forth from the surface of the film-reel as the film opens to the initial blank sheet of paper, from the silence of the 16mm to the scratching of pencil on paper, from the movements of the mechanical eye to the observing gaze, from the mechanical equipment to the hand. So there are discrepancies and shifts of the drawn image and the film, where the two systems of images intertwine, where we no longer know who’s who, artist or model, in this game of revolving doors and mirrors, where portrait and self-portrait blend in a shared space. A game where perspectives and bodies cross paths in the space of the film, uniting Pirker and Zeilner in a drawing, Pirker’s additional trap door for this film with its impish transparency. A pleasurable reflection in action on images and the illusions we bestow on them. Real Time – a single stroke, where technology and the body play with the perspectives of artist, model, observer and viewer.

Charlotte Pryce | 2008 | 16mm | 4mins

Une fleur toxique ; un insecte métaphorique ; l’étendue d’un désir à travers les siècles. Le film est une quête philosophique enveloppée de couleurs vives et de lumière étincelante.

An intoxicating flower; a metaphorical insect; a longing reach across the centuries. The film is a philosophical search drenched in luminous colours and sparking light.

Stephanie Barber | 2007 | numérique | 5 mins

Biographies et généralisations songeuses anodines sur les relations qu’entretiennent les hommes entre eux et avec eux-mêmes.   On décèle de l’espoir et de la solitude, de la camaraderie et de l’isolement, et les éléments cinématographiques élémentaires  font ressortir  la complexité des émotions humaines. 

À l’image d’un bateau qui tangue, le spectateur va-et-vient entre sentiments d’intimité et d’universalisme grâce à la délicatesse de l’écriture formaliste.   Le minimalisme de la représentation photographique permet à ce dernier de reconnaître l’humanité à travers la documentation de chaque corps.

Small biographies and musing generalizations–men’s relations to each other and their lives. There is hope and loneliness, companionship and isolation and the simplest of filmic elements to contrast the complexity of human emotions. The delicacy of the formalist writing moves the listener from intimacy to universalism and back again, swaying gently to and fro like the rocking of a ship. The minimalism of the photographic presentation allows the viewer to recognize the humanity in each individual document of a body.

Marcel Broodthaers | 1974 | 5 mins

Ce film a été réalisé entre novembre 1973 et janvier 1974 à partir de l’exemplaire original d’Analyse d’une Peinture. L’œuvre est complémentée par des photographies prises par l’artiste de yachts en mer au l port d’Ostende. Le film est présenté comme un livre. On y retrouve une page pour le titre de l’œuvre et des numéros de pages pour chaque prise ou ensemble de séquences « Page 1 » , « Page 2 », etc. Des diapositives ont été créées pendant la  préparation du  livre, et le film lui-même se présente comme un diaporama étant  composé de simples séquences , sans action ou mouvement de caméra.

This film was made between November 1973 and January 1974 and based on the original copy of Analyse d’une Peinture, with additional material made up of photographs taken by the artist of yachts at sea in the port of Ostend. The film is presented as a book, with one page for the general title and page headings on each take or set of sequences: “Page 1”, “ Page 2”, and so on. Slides were made in preparation for the book, and the film itself is presented as a slide show, being composed of nothing more than simple takes, with no action or camera movements.

George Barber | 1994 | 5 mins

Barber est allongé dans une baignoire et raconte, à travers un monologue vaguement construit, comment il a survécu à un accident d’avion au-dessus de l’eau. Passing Ship s’intéresse à l’ambiguïté de la représentation des événements.

Barber reclines in a bathtub narrating in a loosely constructed monologue, an account of how he survived a plane crash over water. Passing Ship is concerned with ambiguity in the representation of events.

 2022 | 16mm vers numérique | 8 mins

Quelque part entre le paradis et l’enfer. Un haïku en 16 mm pour marquer l’occasion. – John Price


La valeur d’une vie individuelle – un credo qu’ils nous ont enseigné
pour susciter  la peur et l’inaction, « on ne vit qu’une seule fois »
le brouillard dans nos yeux, nous sommes
infinis comme la mer, entiers , nous mourons
un million de fois par jour, nous naissons
un million de fois, chaque souffle de vie et de mort :
lève-toi, mets tes chaussures, commence
commencer, quelqu’un finira
– Diane di Prima, Lettre révolutionnaire n°2.

Somewhere between heaven and hell. A 16mm haiku to mark the occasion. – John Price

The value of an individual life a credo they taught us
to instill fear, and inaction, ‘you only live once’
a fog in our eyes, we are
endless as the sea, not separate, we die
a million times a day, we are born
a million times, each breath life and death:
get up, put on your shoes, get
started, someone will finish
– Diane di Prima, “Revolutionary Letter #2”

 David Dinnell | 2008| 16mm | 7 mins

L’échelle de Beaufort a été utilisée par des marins pendant plus d’un siècle afin de communiquer leurs observations concernant la force du vent. Lorsqu’il s’agit de décrire une force invisible, les éléments qui l’entourent et qui s’en trouvent affectés s’érigent comme témoins de son intensité. Par le biais de texte, le film débute à une des extrémités de l’échelle décrivant les conditions d’une violente tempête et, tranquillement, fait place à l’accalmie où la mer fait office de miroir.

The Beaufort Scale was used by sailors for over a century as a way to communicate their observations about the strength of the wind. When describing a force that is invisible, what surrounds and is affected by it can be used to convey its disturbance. Through text, the film begins at one end of the scale, describing the conditions of a fierce storm, and moves towards a peaceful calm, where “the sea is like a mirror”.

Manuela De Laborde | 2019 | 16mm vers numérique | 25mins

Dans les esquisses créées pour conceptualiser As Without So Within (2016) de Manuela De Laborde, une page contient un plan tripartite de carrés ocre bidimensionnels liés entre eux par une spirale qui se rétrécit en fonction de la largeur décroissante de chaque plan. L’esquisse est accompagnée d’une brève annotation : « Dessin du film au fil du temps, une spirale de plus en plus étroite coupée par des plateaux ».

Within the sketches created to conceptualise Manuela De Laborde’s As Without So Within (2016), one page contains a tripartite plane of ochre, two-dimensional squares, strung together with a spiral that narrows with the decreasing width of each plane. Accompanying the sketch is the brief annotation; “Drawing of the film over time, a narrowing spiral cut by plateaus”.

Traduction en français: Emma Roufs et Noa Blanche