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Quand | When

12.11.2025 | 19h30
13.11.2025 | 19h30

| Where

la lumière collective

Média | Media

16mm & numérique
En présence de Laura Kraning

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Avec | With

“There’s an unfolding that happens when you look for a long enough time” – Laura Kraning

LAURA KRANING

Les œuvres cinématographiques de Laura Kraning explorent les espaces liminaires à la croisée de la nature et de la machine. Elles ont été décrites comme une forme d’« archéologie ésotérique », plongeant dans l’expérience du subconscient d’un paysage. Dans ses films les plus récents, elle déconstruit les textures matérielles du paysage à raison de 12 images par seconde, exploitant les glissements entre immobilité et mouvement. Son travail a été largement diffusé dans des festivals et des salles de cinéma internationaux, tels que le Doc Fortnight du MoMA, le New York Film Festival, l’Edinburgh International Film Festival, le BFI London Film Festival, l’International Film Festival Rotterdam, l’Oberhausen International Short Film Festival, l’Ann Arbor Film Festival, Visions du Réel, la National Gallery of Art, le Hallwalls Contemporary Arts Center, le REDCAT Theater et le Los Angeles Filmforum, entre autres. Elle a reçu le prix John H. Johnson de la Princess Grace Foundation, les prix du jury aux festivals du film d’Ann Arbor en 2010, 2015 et 2016, le Film House Award au Athens International Film and Video Festival en 2016, le prix du jury pour le court métrage aux Rencontres internationales Sciences et Cinémas en 2018, une bourse NYSCA/Wave Farm Media Arts en 2019, une bourse du New York State Council for the Arts Support for Artists en 2023 et le prix Ribalta Animata du meilleur film au Festival du film expérimental Ribalta en 2025. Laura réside actuellement à New York, où elle est professeure adjointe au département d’études des médias de l’université de Buffalo.

Laura Kraning’s moving image work navigates liminal spaces at the intersection of nature and machine and have been described as a form of “esoteric archeology,” delving into an experience of the subconscious of a landscape. In her most recent films, she deconstructs the material textures of landscape at 12 frames per second, mining the slips between stillness and motion. Her work has screened widely at international film festivals and venues, such as MoMA’s Doc Fortnight, the New York Film Festival, Edinburgh International Film Festival, BFI London Film Festival, International Film Festival Rotterdam, Oberhausen International Short Film Festival, Ann Arbor Film Festival, Visions du Réel, National Gallery of Art, Hallwalls Contemporary Arts Center, REDCAT Theater, and Los Angeles Filmforum, among others. She is a recipient of the Princess Grace Foundation John H. Johnson Film Award, Jury Awards at the 2010, 2015 and 2016 Ann Arbor Film Festival, the Film House Award at the 2016 Athens International Film and Video Festival, the Jury Award for Short Film at the 2018 Rencontres Internationales Sciences et Cinémas, a 2019 NYSCA/Wave Farm Media Arts Grant, a 2023 New York State Council for the Arts Support for Artists Grant and the 2025 Ribalta Animata Best Film Award at the Ribalta Experimental Film Festival. Laura currently resides in New York, where she is an Assistant Professor in the Department of Media Study at University of Buffalo.

PROGRAMME 1 : LES FILMS DE LAURA KRANING

12.11.2025 | 19h30 | la lumière collective | 73 min

Laura Kraning | 2014 | numérique | 11 mins

Au milieu du paysage mécanique de Terminal Island, les strates texturées d’un atelier nautique centenaire offrent un aperçu du patrimoine en perdition du port de Los Angeles. Souvent utilisé comme décor pour des séries policières fictives, les détails pittoresques du dernier chantier naval évoquent des départs imaginaires et un monde caché en mer.

Within the machine landscape of Terminal Island, the textural strata of a 100-year-old boat shop provides a glimpse into Los Angeles Harbor’s disappearing past. Often recast as a backdrop for fictional crime dramas, the scenic details of the last boatyard evoke imaginary departures and a hidden world at sea.

Laura Kraning | 2016 | numérique | 10 mins

Reflétant le ciel et la terre, des sentinelles mécaniques solitaires suivent le soleil, tandis que des grilles métalliques pleuvent sur un paysage californien aride. Irradiant Field est un portrait visuel et sonore à la croisée de la nature et de la machine – un mirage désertique de lumière, de vent, d’eau et de reflets métalliques.

Mirroring sky and earth, solitary mechanical sentinels follow the sun, while metal grids rain in a parched California landscape. Irradiant Field is a visual and sonic portrait at the intersection of nature and machine – a desert mirage of light, wind, water, and metallic reflection. 

Laura Kraning | 2016 | numérique | 18 mins

Meridian Plain cartographie un énigmatique paysage lointain, exhumé à partir de centaines de milliers d’images d’archives photographiques, donnant à voir des visions d’un futur possible, transmises par un œil mécanique.

Meridian Plain maps an enigmatic distant landscape excavated from hundreds of thousands of archival still images, forecasting visions of a possible future, transmitted from a mechanical eye.

Laura Kraning & Blue Kraning | 2019 | numérique | 12 mins

Portrait de trois fosses de goudron en Californie – situées dans la ville, la vallée et la mer, Las Breas explore les espaces entre l’archivage du paysage préhistorique et le paysage industriel contemporain. Provenant de la terre, mais à la fois primitifs et impénétrables, les restes bouillonnants d’organismes anciens remontent à la surface, témoignant de l’extinction passée et de l’exploitation humaine des ressources limitées de la terre.

A portrait of three tar pits in California – located within the city, the valley, and the sea, Las Breas investigates the spaces between archiving the pre-historic and the contemporary industrial landscape. Of the earth, yet primordial and impenetrable, the bubbling remains of ancient organisms seep to the surface, speaking of past extinction and human exploitation of the earth’s limited resources.

Laura Kraning | 2020 | numérique | 4 mins

Fracture creuse les glissements entre l’immobilité et le mouvement, alors que les fissures et les crevasses de l’écorce et de la pierre sont assemblées et superposées, image par image, entrecroisant des parcelles temporelles.  Recueillies et assemblées pendant deux ans, les surfaces marquées des branches d’arbres et des roches stratifiées entrent en collision avec des dalles de marbre et des amas de mousse, se cristallisant en un mirage vacillant de branches irradiantes et de veines iridescentes.

Fracture mines the slips between stillness and motion, as cracks and fissures of bark and stone are spliced and layered, frame by frame, intersecting slices of time.  Gathered and assembled over two years, the scarred surfaces of tree limbs and stratified rock collide with slabs of marble and clusters of moss, crystallizing into a flickering mirage of radiating branches and splintered veins of iridescence.

Laura Kraning | 2023 | numérique | 3 mins

Un collage macro texturé d’un paysage de la Rust Belt (ceinture de rouille) : rayé, éclaboussé, dégoulinant, craquelé et éclatant à la surface. Tourné et minutieusement assemblé pendant plus d’un an à Buffalo, dans l’État de New York, les tons réverbérants de la ligne ferroviaire du New York Central servent de pulsation rythmique à une cascade rapide de matériaux multicolores en décrépitude et de décomposition métallique.

A textural macro collage of a rust belt landscape- scratched, splattered, dripping, cracking, and bursting to the surface. Photographed and meticulously edited over one year in Buffalo, NY, the reverberant tones of the New York Central rail line provide the rhythmic pulse to a rapid cascade of multi-hued material decay and metallic de-composition.

Laura Kraning | 2024 | numérique | 12 mins

Landforms exhume les vestiges physiques des couches géologiques passées et futures, rassemblant des preuves du passé préhistorique de la Terre et intervenant dans l’avenir toxique de l’humanité. Les formes, composées de fossiles anciens et de plastique brisé, s’entremêlent et s’entrelacent pour produire une méditation sur le temps profond et une réflexion sur l’extinction.

Landforms unearths the physical remains of past and future geological strata, gathering evidence of earth’s pre-historic past and intervening in humanity’s toxic futures. The forms, of ancient fossils and broken plastic, mesh and intertwine into a meditation on deep time and a reflection on extinction.

Laura Kraning | 2024 | numérique | 3 mins

Un monument brutaliste dédié à l’Empire State, tel qu’il apparaît à travers une imprimante à jet d’encre défectueuse. La chromaticité et la luminance deviennent audibles à mesure que les lignes architecturales et imprimées convergent et se décomposent en motifs et en bruit. Tourné dans la capitale de l’État de New York, Albany.

A brutalist monument to the Empire State as manifested by a malfunctioning inkjet printer. Chroma and luminance are made audible as architectural and printed lines converge and dissolve into pattern and noise. Photographed in the Capitol City of Albany, New York.

PROGRAMME 2 : SCAPE TIME SPACE LAPSE

13.11.2025 | 19h30 | la lumière collective | 73 min

A selection of films which mediate natural and manmade landscapes through tactile methods of cinematic intervention. Kurt Kren and Tomonari Nishikawa divide and multiply filmic space by masking the camera lens to simultaneously frame place across time, while Gary Beydler’s spatial montage of a yearlong walk across Venice Pier alternates forwards and backwards across the seasons. Structures of oil and gas industry are illuminated by Nicky Hamlyn’s time-lapses of monumental lattice-like gas holders and Christina Battle’s textural hand-processed portrait of Canadian oil wells. Vincent Grenier’s Kinemacolor city film which kinetically flickers a green and red filtrated image is mirrored by Jodie Mack’s vibrant intermeshing of red flowers and green circuit board e-waste. The final film in the program by Inger Lise Hansen is a portrait of fog across multiple cities filtered through multi-format textures of Super 8, 16mm and digital video.

Dedicated to the memory of Vincent Grenier and Tomonari Nishikawa. 

Une sélection de films qui traitent des paysages naturels et artificiels à travers des interventions cinématographiques tactiles. Kurt Kren et Tomonari Nishikawa divisent et multiplient l’espace filmique en masquant l’objectif de la caméra afin de cadrer simultanément un lieu à travers le temps, tandis que le montage spatial de Gary Beydler, qui retrace une promenade d’un an sur la jetée de Venice, alterne entre le présent et le passé au fil des saisons. Les structures de l’industrie pétrolière et gazière sont mises en lumière par les time-lapses de Nicky Hamlyn, qui montre des réservoirs de gaz monumentaux en forme de treillis, et par le portrait texturé des puits de pétrole canadiens de Christina Battle. Le film Kinemacolor de Vincent Grenier, qui fait clignoter de manière cinétique une image filtrée en vert et rouge, trouve son pendant dans l’entrelacement vibrant de fleurs rouges et de déchets électroniques verts de Jodie Mack. Le dernier film du programme, réalisé par Inger Lise Hansen, est un portrait du brouillard dans plusieurs villes, filtré à travers des textures multiformats Super 8, 16mm et vidéo numérique.

A la mémoire de Vincent Grenier et Tomonari Nishikawa.

Kurt Kren | 1975 | 16mm vers numérique | silencieux | 8 mins

«Un pré, un lac, la silhouette d’une colline, des arbres dans la Sarre. La même vue durant vingt et un jours. Durant vingt et un jours, cinq autres trous dans un masque posé devant la caméra, qui à la fin permettent d’embrasser le panorama dans sa totalité. Un paysage se transforme au rythme des saisons et commence doucement à décliner sous l’influence de l’éloignement technique. En résultent d’étonnants effets en trois dimensions, comme si l’écran devenait une sorte de caisse sur laquelle s’asseoir, dans laquelle des éléments d’une photographie en mouvement sont interchangeables. «Dans certains plans il pleut, dans d’autres le soleil brille, dans d’autres encore il y a de la neige.» (Claus Philipp)

A meadow, a lake, the silhouette of a hill, trees. 21 days of the same view in Saarland. 21 days with five different cut-outs in a mask before the camera, which finally reveals a complete panorama. The landscape changes with the advancing seasons and becomes slowly delirious in its technical alienation. » (Claus Philipp)

Gary Beydler | 1976 | 16mm | sonore | 16 mins

« Le dernier — et sans doute le moins vu — des films de Gary Beydler, consiste en un parcours enivrant le long de la jetée de Venice, tourné au cours d’une année entière. A bien des égards il s’agit d’une promenade cinématographique : Gary explore la façon dont un même support filmique répond diversement aux saisons, aux lumières, aux climats et aux heures différentes. Les images, tournées sans ordre spatial, sont ensuite montées de manière à recomposer une progression linéaire et constante, de sorte qu’on avance à travers un véritable désordre chronologique, certains cuts pouvant représenter un bond de plusieurs mois en avant ou en arrière. Il en découle un impressionnisme diaphane, envahi d’une vive et saisissante clarté. » (Mark Toscano)

« Gary Beydler’s last, and possibly least-seen, film is an exhilarating tour down the length of the Venice Pier, shot over the course of an entire year. It’s a particularly cinematic walk in many ways. Gary investigates the way a single film stock responds so diversely to different seasons, light, weather, time of day. He also beautifully exploits the power of editing to compose or recompose events. Shot spatially out of order over the course of a year, Gary recomposed the footage in editing to make it proceed consistently forward in space, resulting in an intricate mixing up of chronology, so some cuts could represent a jump of months either forward or ba ckward in time. The result is one of gauzy impressionism brought into vivid and breathtaking clarity. » (Mark Toscano)

Nicky Hamlyn | 2015 | 16mm vers numérique | silencieux | 13 mins

Il s’agit du deuxième (le n°1 n’existe plus) de trois films sur les réservoirs à gaz, ou « gazomètres », comme on les appelle en Angleterre. Ils sont situés dans une grande zone industrielle du nord de Londres. Avant la découverte du gaz naturel dans la mer du Nord dans les années 1960, ils étaient fabriqués à partir de charbon. Chaque ville avait une usine à gaz, où le gaz était traité à partir du charbon, et chaque usine à gaz comprenait un grand dispositif de stockage, un tambour métallique télescopique, souvent contenu dans une charpente en fer. La plupart d’entre eux ont été construits entre 1860 et 1890. Cependant, mon intérêt principal avec le film concerne la façon dont les supports filtrent, réfléchissent, réfractent et brisent la lumière qui tombe sur eux. Les colonnes en treillis et les poutres circulaires génèrent des motifs complexes de mouvements d’ombre et de déplacements de lumière qui se chevauchent. Celles-ci sont aggravées parce que les gazomètres viennent souvent par paires, de sorte qu’il existe une interaction supplémentaire entre les deux, qui se projettent des ombres les uns sur les autres au cours d’une journée. (Light Cone)

This is the second (No.1 no longer exists) of three films about Gas Holders, or « Gasometers » as they are known in England. They are located in a large industrial area of North London. Before natural gas was discovered in the North Sea in the 1960s, it was made from coal. Every town had a gas works, where gas was processed from the coal, and every gas works included a large storage device, a telescopic metal drum, often contained within an iron framework. Most of these were constructed between 1860 and 1890. The Gas Holders in this film have now been removed, and part of the removal process is documented in the film. However, my primary interest with the film is in terms of the way the Holders filter, reflect, refract, and break up the light that falls on them. The latticework columns and circular girders generate complex patterns of overlapping shadow movements and shifts of light. These are compounded because Gas Holders often come in pairs, so that there is additional interplay between the two, which casts shadows on each other over the course of a day. I am also interested in what they are as objects. (Light Cone)

Christina Battle | 2002 | 16mm | sonore | 3 mins

Tourné dans la province dont est originaire l’artiste, l’Alberta, le monter-descendre mécanique d’un puits de pétrole fait l’objet d’une suite de manipulations photographiques (recolorations, superpositions, changements de vitesse). Des images du proche et du lointain sont juxtaposées. Thème et variations, pas avec un piano, mais avec un derrick dans un champ de la Prairie, qui monte et descend. (Mike Hoolboom)

Shot in the artist’s home province in Alberta, the mechanical rising and falling of an oil well is subject to a suite of rephotography applications (recoloured, superimposed, speed changes). Views of far and near are juxtaposed. Theme and variations, not with a piano, but an oil derrick on a prairie field, rising and falling. (Mike Hoolboom)

Vincent Grenier | 1995 | 16mm vers numérique | sonore | 4 mins

En couleurs à partir de films tournés en noir et blanc. Il nécessitait une projection synchronisée au moyen de filtres rouges et verts (procédé Kinemacolor). Ce film a été tourné dans le « lower Manhanttan » au début des années 80. (Light Cone)

This film was partly shot in Kinemacolor, a process which was used in 1915 to obtain fairly illusionistic colors from black and white films by filming and projecting them through synchronized red and green filters. (Light Cone)

Jodie Mack | 2017 | 16mm vers numérique | silencieux | 4 mins

Une oraison funèbre pour potentiel gâché transforme la date de péremption en expérience extra-corporelle : le déchet en trésor. Un appétit pour la destruction trace la durée de vie d’un produit, interrompant l’horizon avec l’intersection de perspectives. (Light Cone)

A eulogy for wasted potential sends the out of date to the out of body: trash to treasure. An appetite for destruction charts the product life cycle, interrupting the horizon through an intersection of perspectives. (Light Cone)

Tomonari Nishikawa | 2016 | 16mm | sonore | 10 mins

Les ponts de Yahagi River, qui coulent près de là où j’ai grandi au Japon. J’ai filmé chaque pont deux fois, le matin et le soir. J’ai exposé un sixième du cadre chaque fois, pour bien montrer la direction du soleil qui se lève et qui se couche. (Light Cone)

It displays bridges on Yahagi River, which runs near where I grew up in Japan. I shot each bridge twice, first in the morning and second in the evening of the day. I exposed one-sixth of the frame at a time and the result would show the sense of the sun rising or setting. (Light Cone)

Inger Lise Hansen | 2018 | 16mm, Super 8 & numérique | sonore | 15 mins

Tåke est une observation du phénomène du brouillard à travers plusieurs formats argentiques et vidéos différents. Le film interroge le comportement spécifique du Super-8, du 16 mm et de la vidéo numérique face à un obstacle visuel. Les images ont été tournées à Oslo, Azores, Pékin et Terre-Neuve. La bande-son est conçue comme une sorte de brouillard audio, qui met en parallèle la perte de visibilité à l’image avec la perte de réception auditive de certaines fréquences. Elle est composée de sirènes, de signaux et de tonalités de test. (Light Cone)

Tåke observes the spectacle of fog through several different film- and video formats. The film explores the behaviour of Super-8 and 16mm film alongside digital video against a visual obstacle. The imagery is recorded on location in Oslo, Azores, Beijing and Newfoundland. In parallel to the image the soundtrack attempts to create an auditory fog. It compares the loss of visibility to the loss of audible frequencies. The soundtrack is composed of sirens, signals and hearing tests samples. (Light Cone)