Skip to main content
Quand | When

18.09.2014 | 19h00

| Where

Film Box (Quartiers POP)

Média | Media

Vinyl | Performance | HD
Spectacle de René Lussier.

Billets | Tickets

POP Montréal

Avec | With

“René Lussier’s Le Trésor de la langue deserves to be recognized as one of the major masterpieces of Canadian music…” – Alexander Varty

Hommage à la langue populaire, Le trésor archange est un road-movie calqué sur l’oeuvre musicale de René Lussier : Le Trésor de la langue. Le film est une aventure sonore et visuelle. L’œuvre de Lussier rejoint parfaitement les préoccupations historiques et culturelles propres au réalisateur Fernand Bélanger et à sa vision du combat linguistique québécois. Raconté avec un humour décapant, Le trésor archange est un film sur l’histoire du français en Amérique.

RENÉ LUSSIER

Guitariste autodidacte, compositeur prolifique et éclectique, René Lussier n’a cessé, depuis la fin des années 70, d’initier de nouveaux chantiers musicaux en s’alliant à des musiciens issus de tous horizons. Il s’est consacré à l’expression d’une musique vivante, toujours en mutation, a dirigé plusieurs ensembles et composé plus de 65 musiques de films documentaires et d’animation.

Throughout the 1980s and most of the ’90s, René Lussier was the prime mover on Montreal’s new music scene. His guitar work has been compared to Fred Frith, with whom he has often toured and recorded. Spread between solo work, duos, and large ensemble pieces, between studio compositions, structured improvisation, free improv, and film music, his impressive body of work represents a full course in musique actuelle, a term he helped to peg down. His masterpiece remains the speech-music collage Le Trésor de la Langue, which earned him the Paul Gilson Award in 1989. He also received the Freddy Stone Award in 1996 for his contribution to Canadian new music. – [François Couture, AllMusic]

LE TRÉSOR DE LA LANGUE

19h00 | performance musicale de René Lussier [solo – guitare]

19h45 | présentation intégrale de l’album Le trésor de la langue

21h00 | Le trésor archange | Fernand Bélanger

René Lussier | 1989 | Vinyl | | 66 min

Au Québec, la question de la langue demeure épineuse. Malgré ses 400 ans de résistance, malgré sa force numérique et économique actuelle, la survie de la seule communauté francophone d’importance en Amérique est menacée. Elle dépend des solutions que l’on trouvera pour contrer les effets conjugués de la dénatalité et de l’immigration massive. À bord du « French Spirit », une de ces voitures qui « exaucent » par en-dedans, deux aventuriers de la langue montent à Québec par le Chemin du Roy. Au long de leur quête, nos héros s’informent de la route à suivre tout en questionnant les gens qu’ils rencontrent au hasard : « Est-ce important de parler français au Québec? » De rues en autoroutes, de la Principale en passant devant la Cathédrale, ils aboutissent finalement aux archives de la langue du Québec. C’est là qu’ils découvrent, après s’être cognés à de nombreuses portes, le « Trésor de la langue ». Mais à peine ont-ils eu le temps de fouiller les précieuses reliques qu’ils tombent sur un os empoisonné. La survie de la langue est intimement liée à la conquête politique du pays et les événements des dernières décennies ne peuvent que resurgir du fond de la sonothèque-mémoire pour revenir hanter de nouveau les ondes. Mais quelle est donc cette langue que l’on tient tant à préserver? Quel est son mystère? Qu’y a-t-il donc sous les mots? Depuis quelques années, René Lussier glane à gauche et à droite des exemples de la langue parlée au Québec. Dans la rue, dans les bars et les cafés, au cinéma, à la radio, à la télé et jusque dans les archives folkloriques, il a recueilli sur bande le son de la vie française au Québec. À partir de cette collection sonore, il a créé une oeuvre surprenante où se mêlent langue et musique de façon étonnante. Son procédé d’intégration consiste à prendre en dictée musicale chaque intervention parlée. Chaque phrase, chaque mot, chaque inflexion est ainsi transposé en langage musical pour divers instruments. les mélodies et les motifs obtenus sont ensuite arrangés et orchestrés dans des styles très variés. Comme le di si bien René Lussier : « C’est incroyable ce qu’on peut se dire comme mélodies à chaque jour! Et personne n’a peur de ces phrases-là… mais une fois transposées en musique, elles ont de quoi surprendre et même choquer! »

Qui s’en souvient?
Wampanoags, Paranokets,
est-ce que ça vous dit quelque chose?
je continue. narrangansetts,
Beotuks, Pequots, je fais une pause.

L’Espagne, la France et l’Angleterre,
déjà là c’est plus reposant.
Pour discuter vocabulaire
faut commencer par être vivant.

Pour assurer notre survie
on a tué bien des personnes.
Leurs noms ne sont pas tous écrits
dans les registres de la Couronne.

Si j’ai le droit d’parler français?
(ou anglais?)
Du fond de mon coeur, des os de mon corps,
va demander ça aux Iroquois.
Pi profite-z’en, y en reste encore.

Richard Desjardins, Montréal, 4 janvier 1989

The question of language remains a thorny problem in Québec. Despite 400 years of struggle, despite the current economic strength and demographic status, the survival of the only truly important French speaking community in North America is threatened. Solutions need to be found to counter the effects of an insufficient birth rate and relatively high level of immigration of non-francophones. Two language adventurers set out aboard the “French Spirit”, a car driven by an internal combustion engine known to ultimately exhaust the drive. They take the Kin’s Highway (le Chemin du Roy – not to be confuse with the Queen Elizabeth way or the TCH) to Québec City. Along the way our intrepid heroes ask for directions and take the opportunity to ask “Is speaking French important in Québec?”. From city streets to highways, along Main Street passing in front of the Cathedral, they finally arrive at the Language Archives of Québec. After knocking at any number of doors, they find it, The Treasure of Language. Ah, but they’ve hardly begun to rummage among the precious relics when they fall upon a poisoned chalice. The survival of the language is inextricably tied, it seems, to the political conquest of the country and the events of recent decades pour forth from the depths of the sound-memory banks to haunt the airwaves once more. But what is that language that one so desperately wants to preserve? What’s its mystery? What lies beneath its words? For several years now René Lussier has been gathering, here and there, examples of Québecs spoken language. From the street, in cafés and bars, from films, or radio and television, even from within the folkloric archives, he has recorded the sounds of French life in Québec. He has created a surprising work from thee sound sources, creating an astonishing blend of music and spoken word. The process through which he achieves this blend consists of rendering speech in a form of musical dictation. Each word, each sentence, each inflection has been carefully transcribed and then transposed into musical language for various instruments. The themes and melodies obtained through the transcription are then arranged and orchestrated in various styles. René Lussier has said: “It’s remarkable what melodies we speak to each other every day! And no one’s the least bothered by these phrases, but transpose them into music and they can become suprising, even disturbing!”


Who remembers?
Wampanoag, Paranoket,
Do these mean anything to you?
I’ll go on, Narragansett,
Beotuk, Pequot, and I’ll pause.

Spain, France and England,
ah, that’s more relaxing.
Being alive is a condition for
discussing vocabulary.

We’ve killed many people
to assure our own survival.
And not all are inscribed
in the ledgers of the Crown.

If I have the right to speak French/English
From the depth of my heart
and soul of my being,
Go ask the Iroquois why.
But do it quick, while they’re still around.

Richard Desjardins, Montreal, January 4th 1989

Fernand Bélanger | 1996 | 76 min | HD

Qu’est-ce qui a bien pu pousser le musicien René Lussier et son ingénieur du son, Claude Beaugrand, de refaire le voyage du général de Gaulle sur le chemin du Roy? Qu’est-ce qui leur a donné l’idée d’enregistrer, sur leur Nagra, la langue imagée et colorée des gens ordinaires rencontrés en chemin? C’est leur amour de la musique, des sons et de la langue. À bord d’une Citroën de luxe, le French Spirit, ces deux passionnés de la langue retracent les pistes du patrimoine socio-linguistique et cherchent à retrouver la magie des contes populaires du Québec.

Hommage à la langue populaire, Le trésor archange est un road-movie calqué sur l’oeuvre musicale de René Lussier : Le Trésor de la langue. Poussant très loin la « musicalisation » de la langue, c’est-à-dire une traduction musicale de voix enregistrées, Lussier y juxtapose des voix connues, comme celles de Richard Desjardins, de Patrice Desbiens, de Michel Chartrand… et du Général. Longeant le fleuve qui les guide, Beaugrand et Lussier suivent ce voilier imaginaire, le Saint-Élias, devenu un roman emblématique de Jacques Ferron. Animés du même souffle que le romancier, à l’affût comme lui de la beauté du parler gardé vivant par les conteurs de Batiscan, ils partent à la conquête de la langue et d’eux-mêmes.

Le trésor archange est une aventure sonore et visuelle. La musique porte le film, elle lui donne son ton, et commande ses images. L’œuvre de Lussier rejoint aussi parfaitement les préoccupations historiques et culturelles propres au réalisateur Fernand Bélanger et à sa vision du combat linguistique québécois. Raconté avec un humour décapant, Le trésor archange est un film sur l’histoire du français en Amérique. Mais aussi l’histoire du Québec tout court : métissage, massacres des amérindiens, mesures de guerre, transmission des chants et des paroles des gens ordinaires, voilà tant de faits marquants qui parsèment cette véritable fable sur l’autonomie du Québec.

« Comme l’album de René Lussier, le film de Fernand Bélanger
détonne et attaque nos préjugés. » – Pierre Demers

The French Spirit is a musical documentary about the French language in North America that takes us from the days of the colonists right into the future. On board the « French Spirit », an old Citroen, René Lussier and Claude Beaugrand, armed with a Nagra and a rare love of their language, travel the old “Chemin du Roy”, retracing Charles De Gaules’ historical trip, in search of their linguistic heritage and in the hope of finding the magic of the old popular québécois folk tales.

This conceptual road movie incorporates the people they meet and interview, and the historical voices that have shaped their lives. Lussier takes this original verbal material, mixes it with that of well known personalities such as singer songwriter Richard Desjardins, the poet Patrice Desbiens, Michel Chartrand, and translates it into a musical tale recounting the history of the French language in North America. We are treated to a collage of the folklore, political statements and creative writing that has marked the culture of the people they meet. Lussier’s music, inspired by the words, is unique, haunting and mesmerizing; he creates a sonic world that few are likely to forget.

Lussier’s work is close to filmmaker Fernand Bélanger’s own historical and cultural concerns and his vision of the linguistic situation in Québec.
The film is not only about the music, it is also about the history of Quebec with all its massacres, war measures, and its songs and tales of ordinary people.

« This fascinating documentary, as much a road-movie as a “cinéma vérité” piece, retraces with originality, boldness and humor the story of the French language in North America. » – Marc-André Lussier, La Presse