EVA MARIE RØDBRO

Des scènes de la vie qui se déroulent sur une autre planète, dans lesquelles une civilisation hédoniste de jeunes femmes se parent d’ongles artificiels, de vêtements blancs et d’un faux bronzage. Tout ça avant de prendre la limousine pour se diriger vers le centre-ville. Cependant, le film de Eva Marie Rødbro se passe dans la banlieue de Copenhague, et est formé par cet environnement. En d’autres mots, le film consiste en une mutation anthropologique entre un vidéo de hip-hop bling, de science-fiction qui se rapproche du réalisme sociale et d’un documentaire à la Spring Breakers, dont les séquences surréalistes nous positionnent en tant que participants plutôt qu’en simple spectateurs dans un monde où tout est artificiel, sauf les amitiés. Dans plusieurs de ses films, Rødbro documente l’agitation, la fragilité et les conséquences autodestructrices qui sont amplifiées par le sentiment d’invincibilité de la jeunesse. Ce film s’agit d’une étude intelligente aux allures léchées qui présente un style de vie et un environnement où l’excès mène a des questionnements existentiels.

Scenes from life on another planet, where a hedonistic civilisation of young women decorate themselves with artificial nails, white clothes and a fake tan before taking the limo to the city. But Eva Marie Rødbro’s film is from the suburbs of Copenhagen, and is shaped by its environment. In other words, an unplaceable, anthropological mutation of a bling hip hop video, social-realist science fiction and a documentary version of ‘Spring Breakers’, whose surreal shock cuts place us as participants, rather than mere spectators, in a world where everything is artificial except the friendships. In a number of films, Rødbro has documented the restlessness, fragility and self-destructive feeling of invincibility of youth and early adulthood. Her film school graduation film lives up to all the promises that her previous work of photographs and short films has made, and is an extremely style-conscious and intelligent study of a lifestyle and an environment, where pure excess is elevated to an existential principle.