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Quand | When

23.10.2024 | 19h30

| Where

La lumière collective
7080 rue Alexandra #506
Montréal [QC]

Média | Media

Numérique
En présence de Lisa Truttmann

Billets | Tickets
Avec | With

“Sometimes my film is labeled as a documentary because that makes it easier to show it at film festivals. Essay film is often still looked at as a documentary that is more free, poetic, made from a subjective point of view. For me, however, essay film is a very important genre. It was essential as a form for the whole concept of the film, that literally reflects back upon its content.” – Lisa Truttmann

LISA TRUTTMANN

Lisa Truttmann (née en 1983) est une artiste et cinéaste basée à Vienne. Dans sa pratique artistique, elle combine des méthodes documentaires, d’essais et de poésie afin d’étudier les sociologies et les écologies des paysages et des architectures. Elle s’intéresse aux nombreuses relations entre les agents humains et non-humains ainsi qu’à leurs espaces d’interaction. Truttmann considère sa vision subjective comme une approximation et son processus artistique comme une tentative de compréhension ludique de systèmes complexes. Elle associe des matériaux qu’elle collectionne sous forme d’images, de sons et de textes, ainsi que des objets dans des installations et des montages rythmiques. Oscillant entre le cinéma et l’espace d’exposition, ses œuvres reflètent toujours le langage de leur support. Lisa Truttmann a étudié l’art transmédia à l’Université des arts appliqués de Vienne et le cinéma/vidéo au California Institute of the Arts, où elle a réalisé son premier long métrage essayiste Tarpaulins (2017).

Lisa Truttmann (born 1983) is an artist and filmmaker based in Vienna. In her artistic practice, she combines documentary, essayistic, and poetic methods to investigate the sociologies and ecologies of landscapes and architectures. She is interested in the manifold relationships between human and non-human agents as well as in their spaces of interaction. Truttmann understands her subjective view as an approximation and considers her artistic process as an attempt to playfully comprehend complex systems. The artist associatively intertwines collected material in image, sound and text as well as objects in installative settings and rhythmic montages. Oscillating between cinema and exhibition space, her works always reflect the language of their medium. Lisa Truttmann studied Transmedia Art at the University of Applied Arts Vienna and Film/Video at the California Institute of the Arts, where she made her first essayistic feature film Tarpaulins (2017). – lisatruttmann.at

IMAGE HOLDING ANOTHER

23.10.2024 | 19h30 | la lumière collective | 60 mins

Lisa Truttmann | 2013 | numérique | 4 mins 13

La nuit. Des chiens aboient au loin. Nous entendons des bruits de moteur et les phares d’une voiture qui s’allument et s’éteignent, et qui nous permettent de voir de petits paysages le long de la route, brièvement illuminés. Un conducteur invisible relie ces paysages momentanés. Les phares demeurent la seule source de lumière et le seul réel personnage tout au long des quatre minutes d’images rythmées, dans une composition audiovisuelle inquiétante. Rien n’est fortuit, mais à tout moment, tout peut arriver.

Nighttime. Dogs are barking in the distance. We hear motor sounds and the headlights of a car clicking on and off, and see little sceneries along the road briefly illuminated. An unseen driver connects these momentary landscapes. The headlight beams remain the only light source and actual character throughout the approximately four minutes of rhythmic imagery, in an eerie audiovisual composition. Nothing is incidental, but at any moment Anything Can Happen.

Lisa Truttmann | 2022 | numérique | 13 mins 31

Vrombissement et scintillement dans le ciel nocturne. Feuillage sauvage sur le sol humide d’une forêt, passant rapidement. Rencontres nerveuses autour d’un séquoia, gazouillis de dindes au crépuscule. Des chevaux à la coiffure décontractée, des objets volants imprévisibles et des rotors battants. Des grattements de peau mouchetés, recouverts de fougères luxuriantes. Brouillard tourbillonnant, brume dégoulinante, barbe de vieillard, lumière diffractée. Blaireaux insolents, cordes et figures.

En s’interrogeant sur le soi-disant “problème des espèces”, Truttmann étudie les (im)possibilités de catégorisation taxonomique des organismes vivants d’un point de vue artistique. Elle crée ainsi un écosystème fictif de montage rythmique et de composition indisciplinée, dans lequel les espèces s’élèvent contre la classification imposée. Les enregistrements audio et vidéo ont été collectés lors de résidences d’artistes dans le sud de l’Estonie (Maajaam Project Space, 2019) et dans les montagnes de Santa Cruz en Californie (Djerassi Resident Artists Program, 2022).

Whirring and flashing in the night sky. Wild foliage on a moist forest floor, rapidly passing by. Nervous encounters at a redwood tree, gurgling chatter with turkeys at dusk. Casually coiffed horses, unpredictable flying objects and flapping rotors. Speckled skin scrabbles, covered in lush ferns. Swirling fog, dripping haze, old man’s beard, light – diffracted. Sassy badgers, strings and figures.

Lead by questioning the so-called “species problem”, Truttmann investigates the (im)possibilities of taxonomic categorization of living organisms from an artistic point of view. This way she creates a fictional ecosystem of rhythmic montage and unruly composition, in which the species raise their voices against imposed classification. Audio and video recordings have been collected during artist residencies in southern Estonia (Maajaam Project Space, 2019) and in the Santa Cruz Mountains in California (Djerassi Resident Artists Program, 2022).

Lisa Truttmann | 2018 | numérique | 12 mins 7

Nous voyons des structures de pierre blanche et entendons le bruit de chevaux au galop qui ricanent au loin. Le volume augmente rapidement et met en mouvement le grand groupe de sculptures lithiques. Les bruits de la circulation se mêlent finalement aux bruits des animaux et, au moment où ils sont sur le point de prendre entièrement le contrôle du paysage sonore, des images et des sons introduisent le lieu en question : Shanghai, à l’intersection de la Yan’an Elevated Road et de la Inner Ring Elevated Road, deux grandes autoroutes urbaines à plusieurs niveaux. Au milieu des structures architecturales massives et des chevaux immobiles qui se trouvent en dessous, nous pouvons nous souvenir d’Eadweard Muybridge et de ses premières études sur l’image en mouvement.

We see white stone structures and hear the sound of horses at full gallop, snickering from afar. The sound volume increases rapidly and sets the large group
 of lithic sculptures in motion. Heavy traffic noises eventually mix with the animal sounds and just when they are about to take over the soundscape entirely, images and sounds introduce the actual location: Shanghai, at the intersection of Yan’an Elevated Road and Inner Ring Elevated Road, two major, multi-leveled, urban freeways. Amidst the massive architectural structures and immobile horses underneath it, we may remember Eadweard Muybridge and his early moving image studies.

Lisa Truttmann en collaboration avec Behrouz Rae | 2014 | numérique | 9 mins 9

Babash est un perroquet qui parle surtout farsi mais mêle parfois l’anglais et l’azéri à ses conversations. Une langue singulière qui résulte du lieu où il vit : une maison à Los Angeles partagée avec une famille iranienne. C’est dans cette même maison que Behrouz Rae s’est rapproché de Babash au fil des années. Ce court métrage est un portrait associatif d’une relation spéciale et de l’environnement domestique dans lequel elle s’est développée. Un assemblage où objets domestiques, mouvements quotidiens et intimités ludiques se mêlent à un montage audacieux, à des sons particuliers et à un regard sensible. En observant cette véritable amitié inter-espèces entre Babash et Behrouz, en écoutant leur langage commun inventé, il est possible de saisir un sentiment d’égarement tout aussi partagé et évocateur.

Babash is a parrot who speaks mostly Farsi but ­sometimes mixes English and Azeri into his ­conversations. A singular language resulting from the place where he lives: a house in Los Angeles shared with an Iranian family. The same place where Behrouz Rae developed a friendship with Babash over the years. This short film is an associative portrait about a special relationship and the ­domestic surroundings in which it grew. An ­assemblage where household objects, daily movements and playful intimacies are mixed with a dauntless montage, precise sounds and a sensitive gaze. Observing this genuine cross-species friendship between Babash and Behrouz, listening to their shared invented language, it’s possible to grasp an equally shared and evocative sense of misplacement.

Lisa Truttmann | 2015 | numérique | 8 mins 45

Inconsciemment, l’œil humain s’adapte à différentes conditions d’éclairage, tandis que les appareils photo nécessitent un réglage par le biais de la balance des blancs. La température de couleur des différentes sources de lumière est mesurée en Kelvin. 6500 Kelvin correspond à la valeur de la lumière du jour et est utilisée comme norme pour l’enregistrement neutre des surfaces blanches. 6500 est un film-essai sur la relativité des mots, qui remet en question l’application de valeurs absolues dans un argument, visualisé à travers un jeu sur les couleurs, leurs espaces et leur perception hautement subjective. Des citations tirées des “Remarques sur la couleur” de Ludwig Wittgenstein soulignent cette conversation rythmée, vacillante et légèrement absurde entre couleur et langage.

Unconsciously the human eye adapts to different light conditions, while cameras need adjustment through white balance. The color temperature of different light sources is ­measured in Kelvin. 6500 Kelvin corresponds to the value of overcast daylight and is used as a standard for the neutral registration of white surfaces. 6500 is an essay film on the relativity of words, ­questioning the application of absolute values in an argument, visualized through a play on colors, their spaces, and their highly subjective perception. Quotes from Ludwig Wittgenstein’s “Remarks on Colour” ­emphasize this rhythmic flickering and slightly absurd ­conversation between colour and language.

Lisa Truttmann en collaboration avec Elizabeth M. Webb | 2015 | numérique | 7 mins 25

Tabula Rasa est une exploration de l’espace à la fois à l’écran et en dehors de celui-ci. Composition rythmée de surfaces blanches silencieuses, de marmonnements de pins, de ronronnements de moteurs, de babillages de corbeaux et de pluies inquiétantes dans le désert, elle remet en question l’état actuel de ses propres médias, tout en dressant le portrait d’un lieu : Smith’s Ranch Drive-in Theater, Twentynine Palms, Californie.

Tabula Rasa is an exploration of space both on and off the screen. As a rhythmic composition of silent white surfaces, mumbling pine trees, humming motors, babbling crows and unsettling rain in the desert, it questions the current state of its own media, but at the same time portrays a location: Smith’s Ranch Drive-in Theater, Twentynine Palms, California. 

Lisa Truttmann | 2021 | numérique | 3 mins 30

En 2019, l’appartement et l’atelier de Lisa Truttmann ont été détruits par un grave incendie. Dans sa série d’œuvres Memorabilien, elle s’intéresse à cet événement décisif de sa vie pour réfléchir à la signification des objets personnels et à leur valeur en tant qu’objets d’art potentiels.

In 2019 Lisa Truttmann’s apartment and studio space were destroyed in a major fire. In her ongoing work series Memorabilien she takes up this decisive life event in order to reflect upon the meaning of personal things and their value as possible art objects.

Traduction: Anthony Vicente-Pereira | Révision: Emma Roufs