“If documentary fixates on what is real, then fiction is the very fixion that makes the link possible. Or to put it another way, imagination is included in reason, or fictions have a place in reality, and if we lose the fiction, we lose the link with reality itself.” – Isiah Medina
Isiah Medina est un artiste de Winnipeg, Manitoba, dont les films portent tout en poésie sur la politique du quotidien. La pratique de Medina s’inscrit dans la tradition godardienne : par la médiation d’images et de modes de communications, il définit son espace comme engagé et politique. Ses films intimes documentent ses relations avec ses amis et sa famille, tout en abordant les questions de la violence, de l’amour, de la camaraderie et du jeu. Ils explorent les relations entre les classes sociales, la poésie, la philosophie et le cinéma tout en développant une forme cinématographique singulière en lien avec la pensée.
NICOLAS BOONE
A sa sortie des Beaux-Arts de Paris en 2001, Nicolas Boone réalise des tournages/performances, des « films pour une fois » sans caméra. Son travail, entre mise en scène et captation (où, parfois, le tournage devient le film lui-même) est protéiforme : série (BUP, 2007/2008), long métrage – en coréalisation – sorti en salle (200%, 2013), films courts réunis dans un même programme (Les Dépossédés, 2012)… Son travail au cinéma a fait l’objet d’une rétrospective intégrale au Vivo Art Center de Vancouver en 2011 et ses films ont été sélectionnés en maints festivals, à l’image de son court métrage Le Rêve de Bailu (2013 ; présenté en 2015 au Festival international du film de Rotterdam et celui de Jeonju, ainsi qu’à IndieLisboa) ou encore de Hillbrow, présenté en 2014 au FID Marseille, au Festival Indies de Sao Paulo, au Festival du nouveau cinéma de Montréal (1er prix Loup Argenté), au FIFAM d’Amiens, au festival « Entrevue » de Belfort (prix du public, prix One+One, prix Camira) et, en 2015, au festival international du film court de Clermont-Ferrand. Ce film a également obtenu le Prix Scribe du cinéma en décembre 2014. En 2015, Nicolas Boone a réalisé Psaume, un film de 50 minutes tourné au Sénégal.
Just graduated from Les Beaux-Arts de Paris in 2001, Nicolas Boone directed shootings/performances, “films for once” without any recording system: his work constantly stands between direction and video recording –when, sometimes, the “simple” act of shooting makes the film itself. His work takes various forms: series (BUP, 2007/2008), feature film (codirected with Olivier Bosson: 200%, 2013), short films –sometimes gathered together to compose a whole program (Les Dépossédés, 2012)…
The Vivo Art Center, in Vancouver, presented a complete retrospective of Nicolas Boone’s work in 2011. His films were selected in many international film festivals, and often awarded, such as Bailu Dream (2013; shown in IFFRotterdam, in IndiesLisoa and in IFFJeonju this year) and Hillbrow (2014), selected in FID Marseille (France), the IFF Indies in Sao Paulo (Brazil), the IFF in Clermont-Ferrand (France), the IFF Entrevue in Belfort (France), where it received 3 awards (Audience, One+One and Camira Prizes), the Festival du Nouveau Cinema/FNC in Montreal (Canada), where it received the grand prize (Loup argenté). In France, it also received the Grand Prize “Scribe du cinema” in 2014. In 2015, Nicolas Boone directed Psalm, a 50 minutes long film shot in Senegal.
ISIAH MEDINA
«Isiah Medina est un artiste de Winnipeg, Manitoba, dont les films portent tout en poésie sur la politique du quotidien. La pratique de Medina s’inscrit dans la tradition godardienne : par la médiation d’images et de modes de communications, il définit son espace comme engagé et politique. Ses films intimes documentent ses relations avec ses amis et sa famille, tout en abordant les questions de la violence, de l’amour, de la camaraderie et du jeu. Ils explorent les relations entre les classes sociales, la poésie, la philosophie et le cinéma tout en développant une forme cinématographique singulière en lien avec la pensée. Medina s’engage aussi dans la création d’une nouvelle forme radicale de remix qui se constitue par une pratique de remontage continu de ses propres captations et par la création d’un collage sonore subtil qui est le fruit d’un mélange de sons diégétiques, de poésie, de rap et de musique classique.» – [Clint Enns, BackFlash]
“Isiah Medina is a moving image artist from Winnipeg, Manitoba, whose movies poetically address the politics of everyday life. Medina defines his place within a Godardian tradition by engaging politically with mediated images and communication. His diaristic movies document his relationships with friends and family and address issues of violence, love, camaraderie, and play. At the same time, they explore the relationship between class, poetry, philosophy, and cinema while expanding cinematic form and its connection to thought. Medina also engages in a radical new form of re-mix through the continual re-editing of his own previously shot material and through the creation of subtle audio collages that effectively blend diegetic sound with poetry, rap, and classical music.” – [Clint Enns, BackFlash]
THE DISPOSESSED AND THE UNBINDING OF SPACE-TIME
[Oeuvres réalisées par | Works by Nicolas Boone & Isiah Medina]
16.11.2015 | La Cinémathèque québécoise | 18h30 | 61 min
Nicolas Boone | 2014 | HD | 32 min
Hillbrow, l’ancien pôle culturel branché de Johannesburg, est devenu un quartier populaire hyper dense, assez violent. A partir de récits collectés sur place, le film Hillbrow propose une traversée géographique guidée par des personnages fictifs qu’incarnent des habitants du quartier.
En dix parcours, Hillbrow dessine un labyrinthe de tensions urbaines.
Festivals 2014/2015 – Sélections et prix
FID Marseille, compétition française // CurtoCircuito (Espagne) – prix : Mention Spéciale // Festival EntreVues (Belfort) – prix : Prix Eurocks One+One, Prix Camira, Prix du public court métrage // Festival du nouveau cinéma (FNC, Montréal) – prix : Loup Argenté – Meilleur court métrage de la compétition internationale // Hôtel Scribe (Paris) – prix Scribe 2014 // Festival international du court métrage (Clermont-Ferrand) // Biennale de Venise (Pavillon de Johannesburg & CA’ASI / CNAP, « Les villes africaines en mouvement ») // Rencontres Internationales (Paris) // Mostra Indies (Brésil) // IndieLisboa (Lisbonne) // FIFAM (Festival international du film d’Amiens) // Festival Cinébanlieue (Seine-Saint-Denis) // Festival La première fois (Aix-en-Provence, Pays d’Aix & Marseille) // Planète Doc FF (Varsovie) // Lago Film Fest (Italie)
Hillbrow, Johannesburg’s oldest and trendiest cultural attraction, has now developed into a densely populated and rather violent working-class neighborhood. The movie Hillbrow offers a selection of local stories that cross over geographical boundaries and whose fictional characters are portrayed by inhabitants presently living in the neighborhood.
In ten journeys, Hillbrow draws a labyrinth of urban tensions.
Festivals 2014/2015 – Sélections et prix
FID Marseille, compétition française // CurtoCircuito (Espagne) – prix : Mention Spéciale // Festival EntreVues (Belfort) – prix : Prix Eurocks One+One, Prix Camira, Prix du public court métrage // Festival du nouveau cinéma (FNC, Montréal) – prix : Loup Argenté – Meilleur court métrage de la compétition internationale // Hôtel Scribe (Paris) – prix Scribe 2014 // Festival international du court métrage (Clermont-Ferrand) // Biennale de Venise (Pavillon de Johannesburg & CA’ASI / CNAP, « Les villes africaines en mouvement ») // Rencontres Internationales (Paris) // Mostra Indies (Brésil) // IndieLisboa (Lisbonne) // FIFAM (Festival international du film d’Amiens) // Festival Cinébanlieue (Seine-Saint-Denis) // Festival La première fois (Aix-en-Provence, Pays d’Aix & Marseille) // Planète Doc FF (Varsovie) // Lago Film Fest (Italie)
Isiah Medina | 2013 | HD | 29 min
«La temporalité déliée propre à la pauvre populace suit une logique éternelle puisqu’à nul moment les agitateurs de ces laissés-pour-compte ne peuvent faire partie à nouveau des contextes étatistes et légaux si la possibilité d’accumuler des biens s’est perdu. Leur temps, c’est l’éternité, car seule cette pauvre populace agitée se présente complètement et absolument en déliaison.
Time is the sun a été complété au mois de septembre 2012, mais n’a pas été présenté publiquement avant l’année dernière alors que quelques plus courtes vidéos ont été par la suite réalisées par Medina afin de l’accompagner (j’aime particulièrement deux très courts-métrages téléchargés vers la fin de l’année : B. waiting outside of a school and (u) [u f and u m]). Dans les vidéos de Medina, ainsi que dans le travail qui s’y apparente d’Alexandre Galmard, les variations entre et au sein des images (ou, plus opérationnellement, dans des séries de plans dont on discerne les coupes) fonctionnent comme un ensemble de réflexions et, tout à la fois, tel un questionnement philosophique. Les mêmes séquences et contenus figuratifs ressurgissent dans les vidéos récentes de Medina. Cependant, la configuration, elle, est différente à chaque fois. Regroupés, ces courts-métrages présentent des morceaux d’un monde stratifié plutôt que divisé, et ils sont remplis de moments touchants puisés dans des captations du quotidien des plus familiers – du texte (souvent récité), de la musique, de légères déclarations, et des expériences non-dramatiques partagées. Des antécédents nets renseignent sur la pratique autobiographique qu’adopte Medina (le travail expressif, personnel, celui du « journal filmé » de Jonas Mekas ou encore celui de Bruce Baillie), mais la forme distincte qui caractérise sa pratique rappelle d’autant plus celle de Godard. Dans les œuvres audiovisuelles de Godard, l’acte interrogatif du montage possède habituellement une fonction explicite historique et critique : réfléchir la production et la dissémination des images en relation à une institution d’utilité et l’identité populaire (que ce soit le cinéma, un détaillant de produits électriques ou un musée). Au sein des vidéos de Medina, on retrouve cette façon de faire presque totalement, toutefois au niveau du personnel : l’oeuvre qui en résulte est effrontément mineure et politique de manière particulièrement ambiguë. C’est un cinéma pour les amis, les camarades et les amants; un de ces cinémas qui accepte le monde (avec son monde) en le pensant.» – [Matthew Flanagan, Elumiere]
“The temporality of the unbinding of the poverty-rabble follows a logic of eternity because at no time can the poor rabble re-enter legal and statist contexts if the possibility of accumulating property has also been lost. Its time is eternity because only the poverty-rabble presents absolute and complete unbinding.
Time is the sun was completed in September 2012 but not shared publicly until last year, when a number of shorter videos by Medina followed to accompany it (I’m particularly fond of two very short works uploaded late in the year: B. waiting outside of a school and (Ǝu) [u ≤ f and u ≤ m]). In Medina’s videos, as well as in the kindred work of Alexandre Galmard, the variances between and within images (or, more operatively, in any series of discernible cuts) function as both sets of reflections and a philosophical inquiry (that is, actively, of thought). The same figural content and footage frequently recurs across all Medina’s recent videos, but is configured differently each time. Collectively, his short works present pieces of a world that is layered rather than divided, and they are abundant with touching moments drawn from the most familiar quotidian materials—text (often recited), music, light registrations, and shared undramatic experience. There are clear antecedents for Medina’s loosely autobiographical filmmaking in experimental cinema (the diaristic and personally expressive work of Jonas Mekas and Bruce Baillie, for instance), but the distinct form of his practice is perhaps most recognisably and familiarly Godardian. In Godard’s video work, however, the interrogative act of editing usually has an explicitly historical or critical function: to reflect on the production and dissemination of images in relation to an institution’s utility and popular identity (be that cinema, an electrical goods retailer or a museum). In Medina’s videos, a similar practice is applied almost entirely on the level of the personal: the resultant work is defiantly minor, and political in a particularly ambitious sense. It is a cinema for friends, comrades and lovers; one that is coming to terms with a world (with its world) by thinking it.” – [Matthew Flanagan, Elumiere]
Translation to French © Emma Roufs