ANTOINETTE ZWIRCHMAYR
JEAN LUC NANCY
En ligne du 9 décembre au 9 janvier
Tristan Février-Baillargeon
Comme une invitation
l’hypnose des hauteurs
et celle des objets qui contiennent l’interminable
on dit que c’est après une courbe
qu’attendent nos morceaux
c’est ton point de vue
ou bien un poste de chasse
c’est à partir des images
qu’on fabrique les lendemains
nous on est parti·es
pour demeurer là
le long des ruptures
nos cheveux tirent l’incompréhension
peut-être un visage
caché dans les détails
rompre les lignes
faire de l’éclat et de la nuit
une bruine
c’est ici que nous sommes resté·es ensemble
quand on nous disait de rentrer
quand on nous disait de nous séparer
quand c’était le mauvais endroit
quand c’était la mauvaise raison
quand on nous parlait de l’avenir
quelque chose entre nous
qu’il faut prendre au mot
a pris le tranchant de l’archipel
la fin peut venir et la peur
avec les petits poings par lesquels on flatte
quand on ne sait plus cibler
nous leur demanderons
qu’est-ce que vous feriez sans nous?
ces passions désolées
elles rappellent à ceuz qui s’oublient
la joie l’ingouvernable
nous en faisons nos boucliers
elles qui se battent en chantant contre leur propre vie
elles qui n’auront peut-être jamais la force
de tenir ou monter
une station de maillage
sauf si au bout d’un fil
au bout d’un monde de papier
à répétition
un certain moment de la semaine
une personne ou une pierre
les épaule
il faudrait ressembler
à un outil facile ou à une caresse
pour s’identifier
répondre au confort
tu cherches la promesse et la preuve
qu’ici c’est la ruine
qu’ailleurs aussi
que tu es où tu devrais
mais tu sais que rien de tout ça n’existe
c’est le chemin de disparaître
ici y’a pas de fin
le ciel grouille de vers
des traces aux ronces
aujourd’hui on apprendra à marcher
comme des enfants
avec nous-mêmes
nous toustes
nous rendrons aux lettres
leur penchant pour la fuite
le regard dans celui du monde
pareil aux échanges dans le miroir
ce sera nous
pour toustes ceuz qui demanderont à qui s’adresser
qui écouter
y aura la rumeur
la foule sur ses pas
nous a monté de toutes pièces
un blindé de mots
au besoin
accuse-le
par la rupture
tout a commencé
tout peut se poser
la fin d’un monde dans un monde
ou le départ de ceuz qui croient
que l’ensemble est un point faible
que voir c’est agir
qu’on ne se passera pas de vous
ce qui advient
aux yeux des fenêtres entre les jours
c’est que nous n’allons pas nous entendre
dans les excuses
nous avons choisi le conflit
nous avons trouvé un trousseau
ta parole et la mienne
pour danser
la deuxième virgule devient faille
nous y coulons
l’illimité
une promesse commune
Like an invitation
the hypnosis of heights
and objects that hold the interminable
they say it’s just beyond the bend
that our parts are waiting
that’s your point of view
or maybe a hunting post
from out of pictures
we build our tomorrows
we left
to go live there
along the ruptures
our hair cast incomprehension
a face maybe
hidden in the details
breaks up the lines
to make out of luster and night
a mist
here’s where we stayed together
when they said come in
when they said to separate
when it was the wrong place
when it was the wrong reason
when we talked about the future
what’s between us
which you take at its word
took the edge of the archipelago
the end may come with fear
and its little fists we use to flatter
when we can’t take aim anymore
we’d ask them
what would you do without us?
these desolate passions
remind those who forget
of the ungovernable joy
we make shields of them
they who go into battle singing against their own lives
they who may never have the strength
to manage or mount
a netting station
except at the end of the line
at the end of a paper world
over and over
at some point in the week
someone or a stone
takes them on
you’d have to look like
a simple instrument or a caress
to self-identify
respond to comfort
you’re looking for proof and a promise
that everything’s ruined here
that the same goes for everywhere else
that you are where you should be
but you know none of that exists
it’s the road to disappearing
here there’s no end
the sky swarms with worms
traces of barbwire
today we’ll learn to walk
like children
with ourselves
all of us
we’ll return to the letters
their longing for escape
the gaze in the world’s gaze
same as a mirror exchange
it’ll be us
for everyone who asks who to talk to
who to listen to
there will be rumours
the crowd at their heels
made us out of thin air
reinforced with words
as needed
accuse them
by rupture
everything began
everything could be
the end of a world in a world
or the departure of those who believe
that the whole is the weak link
that to see is to act
that we won’t pass you by
come what may
in the eyes of the windows between days
you’ll never hear any one of us
making excuses
we chose conflict
we found an arsenal
your word and mine
to dance to
the second comma turns to fault
we flow into it
the unlimited
a common promise
Translated from original French by Rebecca Rustin. Edited by Benjamin R. Taylor.
ANTOINETTE ZWIRCHMAYR
Jean Luc Nancy
En ligne du 8 décembre au 8 janvier
2018 | 16mm to digital | 5 mins
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