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Quand | When

30.05.2024 | 18h
01.06.2024 | 18h

| Where

La Cinémathèque québécoise

Média | Media

35mm, 16mm & numérique
En présence de Henry Hills

Billets | Tickets
Avec | With

Cinéaste expérimental prolifique, vivant entre New York et Vienne (Autriche), Henry Hills a remporté en 2009 le John Simon Memorial Guggenheim fellowship et ses oeuvres sont conservées dans la collection permanente du MOMA. Parmi ses films les plus connus, plusieurs créations en collaboration avec le musicien John Zorn et son groupe Naked City. Le programme en deux parties de ses œuvres présenté au Symposium XP offre un panoroma de son travail amorcé il y a plus de quarante ans.

HENRY HILLS

Henry Hills réalise depuis 1975 des films expérimentaux denses et intensément rythmés. Résidant depuis longtemps dans l’East Village de New York, il entretient des relations de travail suivies avec les poètes L=A=N=G=U=A=G=E, le compositeur John Zorn et la chorégraphe Sally Silvers. Depuis 2005, il est professeur invité à la FAMU, l’académie nationale tchèque du cinéma à Prague, et vit actuellement à Vienne. Il a reçu une bourse John Simon Guggenheim en 2009 et ses films, qui font partie de la collection permanente du Museum of Modern Art, sont disponibles en DVD chez Tzadik (www.tzadik.com). Son œuvre la plus récente, ARCANA, a reçu le prix du meilleur film expérimental au festival Curtas Vila do Conde au Portugal et au festival international du film de Melbourne en Australie. Ses films, empreints d’un humour excentrique, recherchent l’abstraction au sein d’une imagerie naturaliste très ciblée et l’éthéré au sein du banal, favorisant une attention active par le biais d’un montage implacablement concentré.

Henry Hills has been making dense, intensely rhythmic experimental films since 1975. A longtime resident of New York’s East Village, he has ongoing working relationships with the L=A=N=G=U=A=G=E Poets, composer John Zorn, and choreographer Sally Silvers. Since 2005 he has been Visiting Professor at FAMU, the Czech national film academy in Prague, and currently lives in Vienna. He received a 2009 John Simon Guggenheim Memorial Fellowship & his films, which are included in the permanent collection of the Museum of Modern Art, are available on DVD from Tzadik (www.tzadik.com). His films, with an eccentric humor, seek abstraction within sharply-focused naturalistic imagery & the ethereal within the mundane, promoting an active attentiveness through a relentlessly concentrated montage.

PROGRAMME 1

30.05.2024 | 18h | La Cinémathèque québécoise | 69 mins

1976 | 16mm | silent | 5 mins

En déménageant récemment, j’ai retrouvé l’original «perdu» de ce portrait travaillé à la tireuse optique représentant George Kuchar en train de fumer (avec Melinda McDowell et Virginia Giritlian): quatre scènes ou plus, progressant simultanément de manière désynchronisée.

George (1976, revised in 1988) is a portrait of George Kuchar composed on a J-K optical printer with 4 scenes always running simultaneously through frame alternation (frame 1 = frame 1, scene 1; frame 2 = frame 2, scene 2; frame 3 = frame 3, scene 3; frame 4 = frame 4, scene 4; frame 5 = frame 5, scene 1; frame 6 = frame 6, scene 2; etc.), with Melinda MacDowell and Virginia Giritlian. Shot & reshot 1976, edited 1988.

1977 | 16mm | silent | 7 mins

Porter Springs 3 est un chant d’amour hermétique composé de motifs issus de l’image réfléchie des nénuphars dans le lac que ma famille possède au Nord de la Géorgie. Un Rorcharch rythmique et un dialogue arboréal, basé sur la maxime d’ Hermès Trimégiste, et qui est essentiel pour ses études occultes: « Ce qui précède équivaut ce qui suit ».

These beautiful, intricately animated reflections were unfortunately shot in ECO which has proved to be remarkably unstable, turning blue before I had an internegative made. Therefore, this is one of only three prints of this “elegant and serene experience” (Pat O’Neill). Please handle with care!

1981 | 16mm | sound | 3 mins

Un portrait de Jack Hirschman, poète de café et discret camarade, communiste originaire de North Beach, éditeur de l’Anthology Artaud (City Lights), traducteur de Maïakovski, de la poésie en béton armé de Kamensky et la poésie cabalistique novatrice d’Abraham Abolafia, l’introduction aux romans d’Alexander Trocchi, etc. Les poèmes de Hirschman de cette époque sont découpés, comme le faisaient les futuristes russes, dans des unités les plus petites possibles, qui retiennent un pouvoir motivant (« zaums ») et assemblés ensuite pour obtenir une rythmique maximale. Tourné avec une Bolex mécanique.

A portrait of Jack Hirschman, coffee poet and discreet comrade, communist from North Beach, editor of the Anthology Artaud (City Lights), translator of Mayakovsky, Kamensky’s reinforced concrete poetry and Abraham Abolafia’s innovative cabalistic poetry, the introduction to Alexander Trocchi’s novels, etc. Hirschman’s poems of that time are cut, as did the Russian futurists, into the smallest possible units, which retain a motivating power (“zaums”) and then assembled to obtain a maximum rhythmic. Shot with a mechanical Bolex.

1982 | 16mm | sound | 11 mins

La surabondance d’informations inutiles réduit la liberté d’expression. Condensez et survivez ! Radio Adios (1982) est un monologue composé de  12 fils qui s’enchevêtrent ; un spectacle unique, condensé et fortement rythmé à la Busby Berkeley d’une analyse de langage conversationnel et littéraire. On y retrouve un large éventail de timbres vocaux, de microphones, de niveaux de volumes variés. Les particularités propres à un système unique de synchronisation se dissolvent dans la musique pour accompagner de manière simultanée des ambiances de Manhattan ponctuées par des fragments de jazz,  des mouvements singuliers de caméra-épaule, le mouvement d’une coupe à l’autre, de juxtapositions d’échelles de plan, de changements pulsatifs d’intensité de lumière, de diverses pellicules issues de différentes époques,  et cetera. Le rythme furieux et la synchronisation rigoureuse offrent simultanément plusieurs niveaux d’appréhension ou d’interprétation afin d’encourager de multiples visionnements.
Brakhage dit que c’est réel.

A superabundance of useless information effectively subdues freedom of speech. Condense and survive! Radio Adios (1982) is a monologue in 12 plaited strands; an extremely precise, condensed and intensely rhythmic Busby Berkeleyish spectacle of an examination of conversational and literary language over a fair range of vocal timbre, microphones, volume settings and single-system sync peculiarities and its dissolution into music to the accompaniment of simultaneous Manhattan ambiances punctuated by fragments of jazz, personalized handheld camera movement, movement from cut to cut–juxtapositions of scale, pulsating changes in light intensity, a varying pallette of various filmstocks, generations, etc., at an appropriately furious pace and in strict one-track sync, offering simultaneously several levels of apprehension or interpretation to encourage multiple viewings.
Brakhage says it’s real.

1994 | 16mm | sound | 7 mins

Little Lieutenant pose son regard sur la fin de la république de Weimar, époque de luttes et de célébrations, débouchant sur la guerre mondiale. La musique de John Zorn, un arrangement à partir de la chanson de Kurt Weil Little Lieutenant Of The Loving God, tire son imagerie de la chanson originale et de son arrangement particulier. Le film propose la lecture de la partition pour soliste de Sally Silvers du même morceau nommé Along The Skid Of Recorded History. Suivant fidèlement l’arrangement de Zorn, le film a été écrit en trente scènes (l’arrangement changeant approximativement toutes les quatre mesures) et a été tourné dans un petit studio avec rétroprojection. Les mouvements du premier plan ont été chorégraphiés pour réagir avec les scènes projetées, qui illustraient les thèmes des chansons (scènes de cabaret de Weimar, scènes de travail, paysages industriels vides, eau, diapositives de photos de James Casebere, le kinescope d’une performance de Silvers au Joyce Theatre, des actualités de guerre, des extraits de Berlin symphonie d’une grande ville de Walter Ruttmann, ainsi qu’une animation restructurée: The Youth Machine).

Little Lieutenant is a look back at the late Weimar era with its struggles and celebrations leading up to world war, a period piece. Scored to John Zorn’s arrangement of the Kurt Weill song, “Little Lieutenant of the Loving God”, and drawing its imagery both from the original song and its somewhat idiosyncratic rearrangement, the film presents an internal reading of Silvers’ solo scored to the same musical piece, “Along the Skid Mark of Recorded History”. Closely following the Zorn arrangement, the film was storyboarded in 30 scenes (the arrangement changes approximately every 4 measures) and principally shot in a small studio employing rear screen projection, with foreground movement choreographed to interact with the projected imagery which reflects themes apparent in the song and its arrangement (Weimar cabaret scenes, labor footage, empty industrial landscapes, water, slides of moody photographs by James Casebere, a kinescope of Silvers’ performance of the solo at the Joyce Theatre, battle newsreels, Walther Ruttmann’s film “Berlin: Symphony of a Great City”, and a restructured animation, “The Youth Machine”).

1988 | 16mm | sound | 7 mins

Un film sur la danse avec Pooh Kaye, Sally Silvers, Lee Katz, Harry Sheppard, Kumiko Kimoto, David Zambrano, Ginger Gillesbie, Mark Dendie et d’autres encore, avec une musique improvisée de Tom Cora, Christian Marclay et Zeena Parkins.
Filmé dans les rues de l’East Village et monté sur trois ans.

SSS is composed from footage of movement improvised on the streets of pre-gentrified East Village by Sally Silvers, Pooh Kaye, Harry Shepperd, Lee Katz, Kumiko Kimoto, David Zambrano, Ginger Gillespie, Mark Dendy, and others, painstaking synched to music previously improvised for the project at Noise New York by Tom Cora (cello), Christian Marclay (turntables), and Zeena Parkins (harp). Beauty emerging from rubble. Fantastic 80’s fashions.

2007 | HD | sound | 7 mins

Electricity est un film de danse bohème architectural un peu décalé, qui dessine le paysage intérieur de la ville de Prague et la belle accumulation de ses édifices. 1000 ans d’histoire réprimée mais épargnée par les bombes sont vus à travers le prisme des signaux électriques rhomboïdaux placés sur les toits des tramways. Le mouvement des tramways imprime le rythme de la ville, et leurs sons en boucle définissent le rythme du film. Tel un contrepoint figé, la Tour Zizkov, construite par les Soviétiques pour brouiller les transmissions émises de l’Ouest, ressemble à un missile prêt à décoller. Pour accompagner les images de la tour, des documents datant de la Guerre Froide émettent des émissions de radio espion.

A Bohemian architectural dance film with an edge. The inner city landscape of Prague, its beautifully integrated accretion of structures, 1000 years history repressed but un-bombed, viewed through the rhomboidal electricity-catchers on the tops of its moving trams. Trams define the rhythm of the city, & so their looped noises define the rhythm of this film. As contrapuntal fixed point, the Zizkov Tower–built by the Soviets for signal-jamming broadcasts from the West & looking like an about-to-launch ICBM–is accompanied by actual Cold War shortwave spy broadcasts.

2021 | HD | sound | 12 mins

Social Skills est une composition au sein de  laquelle un groupe de danseurs-improvisateurs international partage une vision viable d’un avenir coopératif et imaginatif basé sur le soutien mutuel et la création spontanée. Il s’agit d’un environnement qui permet le toucher sans menace, la proximité sans conflit et l’expression individuelle dans le cadre d’une action collective. Les moments forts de 60 DAYS WORKSHOP mené par le danseur, chorégraphe et pédagogue David Zambrano dans son centre d’art bruxellois TIC TAC (d’octobre à la mi-décembre 2019) ont été documentés sur pellicule 16 mm. L’étude de ces séquences de foule et la conception à partir de celles-ci d’un film concis ont apporté réconfort et consolation pendant ces périodes prolongées et inattendues d’isolement social. Le film de danse SSS réalisé par Hills en 1988 comportait également des mouvements improvisés par Zambrano, incluant Parkins sur la bande son. 

Social Skills is a composition in which a large international group of improvising dancers share a viable vision of a cooperative and imaginative future based on mutual support and spontaneous creation. Here is an environment of touch without threat, closeness without conflict, and individual expression within collective action. Highlights from the 60 DAYS WORKSHOP conducted by dancer/choreographer/pedagogue David Zambrano in his Brussels art center TIC TAC (from October through mid-December of 2019) were recorded on 16mm film. Studying this crowd-filled footage, and composing from it this concise film, provided comfort and consolation during these unexpectedly protracted times of social isolation. Hills’ 1988 dance film SSS also featured improvised movement by Zambrano (with Parkins also on the soundtrack).

2018 | 16mm to digital | sound | 10 mins

Une étude en cadre unique sur les quatres saisons de l’arbre Hare Krishna dans le parc Tompkins Square dans l’East Village.

A single-frame four seasons study of the Hare Krishna Tree in Tompkins Square Park in the East Village.

PROGRAMME 2

01.06.2024 | 18h | La Cinémathèque québécoise | 67 mins

1985 | 35mm | sound | 15 mins

Money, une œuvre condensée à l’extrême déclinant de multiples points de vue, est un document sur la situation de la pratique du « contemporain » parmi les poètes, les musiciens et les danseurs dans le New York des années 80. Filmé dans un premier temps dans les rues de Manhattan pour ses bruits, ses mouvements et les rencontres occasionnelles entre les piétons, pour créer un tableau riche en couleurs tourbillonnantes et en espaces architecturaux juxtaposés en gros plans et pour montrer l’intensité de l’énergie débordante de la ville qui nous est si familière lorsque l’on vit ici. Le thème de Money est centré sur une discussion à propos des problèmes économiques auxquels ont été confrontés les artistes avant-gardistes sous Reagan. Les phrases traduisant la musique ou le mouvement sont tissées dans cette conversation pour créer une composition proche de l’opéra.

Money, a work condensed to the extreme declining multiple points of view, is a document on the situation of the practice of the “contemporary” among poets, musicians and dancers in the New York of the 80s. Initially filmed on the streets of Manhattan for its noise, movement and occasional pedestrian encounters, to create a tableau rich in swirling colors and architectural spaces juxtaposed in close-ups, and to show the intensity of the city’s overflowing energy that is so familiar to us when we live here. MONEY’s theme centers on a discussion of the economic problems facing avant-garde artists under Reagan. Phrases translating music or movement are woven into this conversation to create an operatic-like composition.

1991 | 16mm | sound | 6 mins

Goa Lawah montre une grotte sacrée, pleine de chauve-souris, sur la côte Est de Bali.

Goa Lawah is a sacred bat cave on the east coast of Bali. Actual footage.

2008 | HD | sound | 10 mins

Les petits garçons aiment faire la toupie jusqu’à perdre l’équilibre. Le monde n’est-il pas lui aussi en train de le perdre ? Les préparatifs en vue d’une renégociation du traité de non-prolifération.

Boys love to spin until they collapse. Is the world then spinning out of control? Preparations for renegotiating the Nonproliferation Treaty.

2011 | 16mm & HD | sound | 30 mins

Réalisation d’un texte de John Zorn.

Realization of a text by John Zorn.

2019 | 35mm to digital | sound | 8 mins

Une vision de la psyché torrentielle torturée, faite de deux scènes du film noir Niagara – le film qui a fait de MM une déesse et l’incarnation de la projection (l’image iconique utilisée par Warhol est ici un photogramme de la scène du magasin de souvenirs). La simultanéité de la juxtaposition d’une seule image et la répétition fugace donnent l’impression d’être presque réelles. Nous partageons ses désirs et ses souffrances. Hollywood, le joli visage du capitalisme monopolistique tardif, nous exploite tous. Il n’y a pas de fin heureuse.

A vision of the tortured torrential psyche, made out of two scenes from the film noir NIAGARA — the movie that made MM a goddess and the embodiment of projection (the iconic image used by Warhol is a still from the souvenir shop scene here). The single-frame juxtaposition simultaneity and fugal repetition makes it seem almost real. We share her longings and her suffering. Hollywood, the pretty face of late monopoly Capitalism, exploits us all. It doesn’t have a happy ending.