Quand | When
14.12.2022 | 18h00
Où | Where
la cinémathèque québécoise
335 Boul. de Maisonneuve E, Montréal, QC H2X 1K1
Média | Media
16mm | 35 mm
En présence de la cinéaste.
Billets | Tickets
“I think it’s about a feeling. In the digital space our feelings are getting more and more lost. Analog film offers the power to feel, unite and slow down. It’s a body and not a diffuse digital file. You can touch it, smell it, see it. This body is very precious and fragile, that’s why you work with it in a different and very careful way. The experience of an analog projection is magical. It is the absolute antithesis to our fast paced world.”- Antoinette Zwirchmayr
ANTOINETTE ZWIRCHMAYR
Depuis plus de dix ans, Antoinette Zwirchmayr réalise des films qui donnent une forme visuelle aux relations fragiles entre les gens, les choses, la nature et les espaces construits. Son travail est scintillant, énigmatique et expérimental; il comprend des compositions visuelles fragmentaires et des récits autobiographiques, des traitements cinématographiques de textes théoriques et des films de fiction abstraits. Au cœur d’arrangements précis et de motifs chorégraphiques se retrouvent corps, objets, paysages et intérieurs. La synergie des matériaux, des couleurs, des surfaces et des textures crée un espace d’expérience sensorielle d’une beauté hypnotique qui recèle tout aussi de traces de l’insondable et d’obscurité.Les films de Zwirchmayr se situent aux frontières perméables de l’expérimentation cinématographique, de la photographie mise en scène, du théâtre minimaliste et de l’art performatif. Les interstices sont programmatiques et résonnent avec les identités incongrues des personnages. Tout est en relation dialectique : le symbolique et l’ambigu, l’abstrait et le concret, la distance conceptuelle et l’intensité perceptive, la réduction et l’amplitude. Matériaux disparates et états agrégés cherchent à se rapprocher de leurs congénères respectifs. La douceur rencontre la dureté, la fugacité rencontre la stabilité, le lisse rencontre le rugueux, l’organique rencontre l’inanimé. Le matériau du film – Super 8, 16 mm, 35 mm – devient également un élément essentiel du monde des objets dont on peut faire l’expérience grâce au toucher.
Les rapports sensibles et les reconfigurations présentés et incarnés par ces œuvres – littéralement de la tête aux pieds – évoquent notamment le désir de surmonter la séparation à la base de l’existence individuelle. L’utopie de l’appartenance et de la connexion globale rayonne, mais, pour reprendre le titre d’un des films de Zwirchmayr, elle gît dans l’ombre.
For over ten years Antoinette Zwirchmayr has been making films that give visual form to the fragile relationships between people, things, nature, and constructed spaces. Her work is scintillating, enigmatic, and experimental; it encompasses fragmentary image compositions and autobiographical memory narratives, filmic treatments of theoretical texts, and abstract fictional films. Bodies, objects, landscapes, and interiors are condensed in these films into precise installational arrangements and choreographic patterns of movement. The synergy of materials, colors, surfaces, and textures creates a sensory experiential space of hypnotic beauty that also harbors traces of the obscure and unfathomable.
Zwirchmayr’s films are situated at the unfixed thresholds of filmic experiment, staged photography, minimalist theater, and performative art. The interstices are programmatic and resonate in the incongruous identities of the figures. Everything is in dialectical motion: the symbolic and the ambiguous, abstraction and concretion, conceptual distance and perceptual intensity, reduction, and amplitude. Disparate materials and aggregate states seek out the nearness of their respective others. The soft meets the hard, the fleeting meets the solid, the smooth meets the rugged, the organic meets the inanimate. The film material — Super 8,16 mm, 35 mm — also becomes an essential element of the tactilely experienceable world of things.
The sensitive contacts and reconfigurations presented and embodied by these works — literally from head to toe — speak not least of the wish to overcome the separation that constitutes individual existence. The utopia of belonging and of all-encompassing connection shines forth in them, but to quote one of Zwirchmayr’s film titles, it lies in shadow.
14.12.2022
La Cinémathèque québécoise
- ON THE FROZEN ATLAS
- THE SEISMIC FORM
- VENUS DELTA
- AT THE EDGE OF THE CURTAIN
- OCEANO MARE
- JOSEF - MY FATHER'S CRIMINAL RECORDS
2020 | 16 mm | colour | silent | 6 mins
AM FROSTIGEN ATLAS présente notre état actuel de chaos environnemental sous une forme contenue et poétique, nous amenant à notre propre chapitre industrialisé et anthropocentrique, également et désespérément sans solution.
AM FROSTIGEN ATLAS presents our current state of environmental chaos in a contained and poetic form, bringing us up to our own industrialized and anthropocentric chapter, equally and desperately without resolution.
Un terrain de galets mouillés scintille et ondule. Des jaillissements de lave fondue. Les rainures dans la roche blanche et lisse rappellent la propre mutabilité du matériau. Le monde de THE SEISMIC FORM est un monde de surfaces tactiles et texturées, brillamment sensibles à la lumière. Aussi solides que ces surfaces et contours puissent paraître en un instant, ils ne sont pas stables, et malgré nos illusions nécessaires de permanence et de profondeur, ils ne le furent jamais.
A terrain of wet pebbles glitters and undulates. Molten lava spurts. Grooves in white, smooth rock recall the material’s own mutability. The world of THE SEISMIC FORM is one of tactile, textured surfaces, brilliantly responsive to light. As solid as these planes and contours may seem in a moment, they are not stable — nor, despite our necessary delusions of permanence and depth, were they ever.
2016 | 16 mm | colour | silent | 4 mins 20 secs
“Dans le court métrage ‘Venus Delta’ de Zwirchmayr, une série de scènes oniriques se déploie silencieusement. Les images, tournées dans un paysage extraterrestre de formations rocheuses, près d’une source sauvage de montagne, sont empreintes d’une atmosphère d’inquiétante féminité. Des objets arrondis et dorés, d’origine inconnue, gisent mystérieusement éparpillés. Ils semblent d’une façon ou d’une autre reliés, voire issus d’une jeune femme presque immobile dont le visage est dissimulé par une masse voluptueuse et presque menaçante de cheveux. Son corps, vu par fragments et sous des angles étranges, reste anonyme d’un bout à l’autre. Un caractère de surréalité affecte ces quasi-natures mortes, visuellement somptueuses, accentuant les tensions notables entre la forme humaine et la nature, le corps et l’objet, entre les forces masculine et féminine. Lorsqu’une masse de cheveux noirs brillants, légèrement mouvante, emplit l’écran, on dirait presque qu’elle dissimule l’entrée d’une chambre des secrets sombre et vaginale. En observant les curieuses boules dorées qui flottent loin de la vue sur le cours lent des ruisseaux, naissent des sentiments de perte et de désir, mais aussi, plus positivement, de départ, de promesse et d’aventure.” – [Julia Dossi]
“In Zwirchmayr’s short film Venus Delta a sequence of dreamlike scenes unfolds quietly. Set in an otherworldly layered landscape of rock formations by a pristine mountain spring, an atmosphere of eerie feminity pervades the images. Round, golden objects of unknown origin lie scattered about mysteriously. Somehow they seem connected to or springing from a nearly motionless young woman whose face is hidden behind a voluptuous, almost menacingly grand, mass of hair. Seen only in fragments and shot from odd angles, the body remains anonymous at all times. A surreal quality infests these visually sumptuous quasi- still lifes, accentuating barely noticeable tensions between human form and nature, body and object, between male and female forces in minute details. When a slightly moving bulk of shiny dark hair fills the screen it almost appears to conceal the entrance to a dark vaginal chamber of secrets. Watching the curious golden balls float out of sight down the slow-moving stream channels feelings of loss and longing as well as more positive notions of departure, promise and adventure.” – [Julia Dossi]
2022 | 16 mm | colour | sound | 10 mins
Un lieu emprunt de souvenirs lugubres, à l’odeur de vieux cuir et de sueur, devient un espace de représentations enchantées. Le décor de AT THE EDGE OF THE CURTAIN consiste en un gymnase. Ses occupantes : trois femmes aux relations et états de désir multiples et ambivalents, à l’image de leurs identités amorphes et fragmentées. Les subjectivités circulent, mais leurs corps stagnent.
A place essentially bound up with dismal memories and the smell of old leather and sweat becomes a stage for enraptured performances. The setting and habitat of AT THE EDGE OF THE CURTAIN is a gymnasium. Its occupants: three women whose relationships and states of desire are as multiple and ambivalent as their selves are amorphous and fragmented. Subjectivities circulate, but their bodies persist in stasis.
2020 | 16 mm | colour | silent | 7 mins 40 secs
Une silhouette féminine au milieu d’un lit de rivière rocailleux et asséché, apparemment immobilisée et envoûtée comme un somnambule. Immobile, à découvert, et pourtant tournée vers l’intérieur. Enlacée dans les branches de la végétation clairsemée, reposant maintenant sur les délicates fissures du sol desséché, de ces convergences et du jeu des images naît une sorte d’approximation, ou d’analogie.
Seemingly stranded and enthralled like a somnambulist: a female figure amid a rocky, dried-up riverbed. Motionless, exposed, and yet turned inward. Now entwined in the branches of the sparse vegetation, now lying on the delicate fissures of the parched ground, from these convergences and from the interplay of images arises a sort of approximation, or analogy.
2015-2016 | 35 mm | colour | sound | 19 mins
Accompagné d’un ami, Josef, jeune homme de 17 ans, braque une banque et se fait attraper. Quelques semaines plus tard, il est relâché de prison et rentre dans son village. Confronté à la difficulté de subir le mépris ouvert des villageois, il s’enfuit au Brésil
Together with a friend, 17-year old Josef robs a bank and gets caught. A few weeks later he is released from prison and returns to his home village. Faced with the difficulty of having to deal with the villagers’ open contempt, he runs away to Brazil.
traduction: Emma Roufs & Noa Beschorner